La petite sœur de la presse payante prend ses marques
La presse gratuite est lue, en
2011, par 5.9 millions de lecteurs par jour, soit 17% des
lecteurs quotidiens, dont 12% pour 20 Minutes (avec 4.2 millions de
lecteurs journaliers). Retour sur un succès à double tranchant et sur les
enjeux à venir.
Trois acteurs se
partagent le marché: Métro, 20 Minutes et Direct Matin. Ces journaux ont pour
but de proposer quotidiennement un condensé de l’information destiné
principalement aux utilisateurs des transports en commun. Leur succès réside
dans une distribution stratégique de
leurs exemplaires (arrêts de métro ou tramway par exemple). Cependant, la
presse gratuite n’a pas atteint son niveau de maturité et cherche un équilibre entre enjeux financiers et volonté
d’offrir l’information en masse.
20 Minutes s’en sort le mieux avec une prise de conscience de l’importance du
numérique qui lui a permis de s’adapter à ses lecteurs de la toile. Ainsi,
grâce à cette adaptation, il est le seul à être rentable.
La situation est plus délicate pour
Métro dont le déficit annuel représentera
près de 10% de son chiffre d’affaires. Ce constat s’explique par la difficulté
pour Métro de se transposer dans l’univers du web. Métro a cependant imaginé
diverses mesures pour accroître ses parts de marché (comme une rédaction bi-média d'ici septembre, et davantage de
villes visées en province - 36 contre 16 actuellement).
Enfin, Direct Matin,
bon dernier, est en mauvaise posture avec
un déficit enregistré de 10 millions d’euros pour 2011. Sa principale contre-attaque
est d’inonder les plus grandes villes pour une couverture géographique optimale.
En effet, il est difficile pour cette
presse d’atteindre son seuil de rentabilité car, même si le journal est gratuit
pour le consommateur, la rédaction
essuie des coûts de production et de distribution. Pour s’en sortir
financièrement, il reste la publicité. Or, depuis l’explosion de l’information via Internet, la presse gratuite a intérêt à parier sur
le numérique. De là découle un constat sans appel : le marché n’est pas
suffisamment large pour supporter trois acteurs.
Petite sœur deviendra grande ?
Alors que le contexte économique n’est
pas très brillant pour la presse gratuite, les principaux intéressés sont en
droit de se demander quel sera leur avenir. L’enjeu principal est de savoir
quelle stratégie doit être mise en place pour ne pas rejoindre la presse gratuite d’annonces. En effet,
selon une étude Xerfi intitulée « La presse gratuite à l’horizon 2015 »,
cette dernière est vouée à l’extinction. Et malgré une meilleure santé pour la presse d’information, un investissement
important semble inévitable.
Il faut alors étudier deux axes
de développement afin de pérenniser leur position sur le marché: notamment, appréhender
l’ensemble des supports de diffusion
de l’information (plus particulièrement numériques) et améliorer la qualité du
fond afin d’assurer une bonne notoriété de la presse gratuite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire